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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 12:05

Une nouvelle qui va réjouir les amateurs de littérature exigeante et novatrice : les mémoires de Victoria Silvstedt seront sur tous les étals des bons libraires pour la rentrée de septembre.

Pour ceux qui vivraient éloignés de la sphère intellectuelle parisienne, ou plus simplement qui n’auraient pas la télé, rappelons que cette digne descendante d’August Stindberg présente chaque soir en compagnie du nouveau philosophe Christophe de Chavannes « La roue de la fortune », jeu conceptuel aux forts relents métaphysiques. Disons pour être plus précis que Victoria, juchée sur des talons himalayens, découvre des lettres inscrites sur de gros cubes qu’on imagine en plastique, en faisant pivoter sur leur axe lesdits cubes d’une main experte et gracile. Accessoirement, elle découvre ses dents lorsque Christophe Dechavannes lit une des blagues inscrites sur ses fiches en bristol. On comprend dès lors que Victoria a des milliers de choses à raconter, et qu’un fort volume de mémoire ne sera pas de trop pour exposer toutes les fulgurances qui traversent sa cervelle lorsqu’elle arpente l’estrade de TF1. Toutefois, Victoria refuse que la lecture de son livre ne soit réservée qu’à une petite élite germanopratine habituée au maniement des concepts les plus ardus. Elle confie à l’hebdomadaire Téléstar : "Il s'agira d'un mélange d'autobiographie et de conseils pour les filles, pour qu'elles réussissent à s'affirmer, à y aller en force". Il faut donc s’attendre très bientôt à ce qu’une cohorte de winneuses nourrie aux recommandations de Victoria envahisse toutes les sphères de la vie publique et privée.
Fidèle à une réputation solidement établie de journalisme d’investigation sans concession, « Téléstar » a cherché à dévoiler le « background » littéraire de l’écrivaine bonnasse , qui répond, fine mouche : « Je suis nulle en littérature. La lecture, très peu pour moi ! D’ailleurs, je lis rarement ». Promesse d’un style plein de fraîcheur, bien éloigné des phrases méandreuses et rances auxquelles nous ont trop habitués les écrivains installés ! Néanmoins, n’allez pas imaginer que Victoria se désintéresse totalement de la grande littérature contemporaine. La preuve : ces jours-ci, un grand projet lui tient particulièrement à cœur : « Là, je vais m'attaquer à mon premier livre en français : c'est "Parkeromane" de Eric Naulleau. (...) J'aime bien parce que c'est facile à lire et c'est écrit en gros ».
Mais revenons à ce qui nous intéresse tous au premier chef : la bio de Vivi. Titre pressenti : « Victoria’s secret ». Toutefois, si le fabricant de slip à trou-trou cherchait à lui mettre des bâtons dans les roues, rapport à l’image de marque, notre grande cheminée blonde a d’ores et déjà prévu la parade avec un titre de rechange : « Dans la tête de Victoria ».
Franchement, difficile de résister à un programme aussi prometteur.
Sinon, Victoria, d’autres projets d’écriture ?
« Oui, un livre d’entretiens croisés avec Alain Badiou, ou Mickael Vendetta, je ne sais pas encore ».

 PS : les citations sont véridiques, sauf une.

 

 

victoria tf1
"Saperlipopette ! Serait-ce donc cela qu’on appelle un livre ?"

 

 

 

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 15:55

Je reprends donc mon analyse, là où je l’avais laissée.

 

J'me balade dans les grandes surfaces
J'ai pas assez mais faut payer

Soit un Damien Saez se baladant dans une grande surface. Pris d’une soudaine fringale, il s’empare d’un paquet de barquettes « Trois châtons » et d’une canette de Coca-cola « Zéro », pour un total de 2,20 euros. Sachant que notre imprévoyant chanteur ne possède en tout et pour tout au fond de ses poches que 95 centimes d’euros, pourra-t-il franchir les caisses sans provoquer le courroux  des vigiles ? Sa détermination à payer – et ce malgré un manque de liquidité avéré -suffira-t-elle à amadouer les cerbères à la solde de la grande distribution ? Vous argumenterez vos réponses, et poserez les opérations qui vous auront menées à votre conclusion.


Je cours au gré des accessoires
Et des conneries illimitées

Si, au hasard d’une de vos pérégrinations en grande surface, vous tombez sur un type courant à perdre haleine au rayon « Conneries illimitées », ne vous inquiétez pas davantage, il s’agit tout simplement de Damien Saez qui fait ses courses. Si vous êtes d’un naturel bienveillant, vous pouvez éventuellement lui refiler en douce quelques centimes d’euros afin qu’il puisse enfin assouvir son envie de barquettes trois chatons sans risquer la correctionnelle. Mais il n’est pas certain qu’il accepte votre aumône : Damien est un rebelle.


Les gens parlent mal les gens sont cons

Là encore, ma grand-mère aurait été en parfaite communion d’esprit avec notre poète, du moins en ce qui concerne la première partie de son assertion. Pour ce qui est de la seconde, elle se serait probablement abstenue, de peur de se retrouver en flagrant délit de contradiction avec la première. Mais ma grand-mère n’a jamais rien compris à la poésie.

Cela dit, Damien se montre très courageux, car « les gens », ça fait tout de même beaucoup de monde si on y réfléchit bien. D’autant qu’à la réflexion,  il semblerait, selon toute logique, que ce vaste groupe d’individus englobe de fait tous les fans de Damien. Et même…même… NON !!!!


Au moins tout aussi con que moi

SI !!!! Damien en personne ! Non seulement notre irascible ménestrel  se positionne ouvertement dans le camp des cons, mais en plus, il se place à leur tête, en se définissant, dans une sorte d’éclair de lucidité autocritique, comme leur mètre-étalon à tous. Toutefois, dans un accès de pudeur et de modestie mélangées, il ne s’autorise pas à s’en proclamer le roi.


A se faire mettre à s'faire baiser

Je connais mon Damien, quand il commence à utiliser un langage cru faisant explicitement référence au sexe, c’est qu’il est très en colère


Sûr à s'faire enfanter
Des bébés par des hologrammes

On comprend mieux son irritation : il est bien gentil, cet hologramme, mais est-ce lui qui va payer les frais d’accouchement ? (Rappelons que Damien n’a que 95 centimes d’euro en poche).


Des mots d'amour par satellite

Une fois j’ai reçu un mot d’amour par satellite, mais après vérification je me suis rendu compte qu’il s’agissait de Raël me proposant d’entrer dans sa secte moyennant une ponction mensuelle de 99% de mon salaire. J’ai refusé, il parait que la cantine n’est pas terrible, et les chambres sont sales.


Mais ces connards ils savent pas lire

Souvenez-vous : les gens sont cons. Or les connards ne savent pas lire. Donc les gens ne savent pas lire. Damien étant un gens, il ne sait pas lire. Et s’il ne sait pas lire, il ne sait pas écrire non plus. Mais ça, on l’avait déjà compris depuis longtemps.


Ils savent même pas se nourrir
Des OGM dans les biberons
Ouais c'est tant mieux ça fera moins con
Quand ils crèveront en mutation
Des grippes porcines sur des cochons

Damien met ici le doigt (ou toute autre partie un tant soit peu oblongue de son anatomie) sur un sujet important : la mal bouffe. Tel un Jean-Pierre Coffe sous cocaïne, il dénonce avec rage l’enchaînement macabre qui nous conduit tous au néant en passant par d’abominables souffrances : au début, inconscient qu’on est, on met des OGM dans notre biberon, et on se retrouve quelque temps plus tard avec une bonne grippe porcine de derrière les fagots. Pour ma part, une telle perspective me glace les sangs, et me donne envie d’arrêter le biberon dès aujourd’hui. . Heureusement, Damien panse nos plaies par anticipation en nous assurant que le moment venu, « ça fera moins con ». Bon, je n’ai pas tout compris, mais peut importe après tout : il ne faut jamais cracher sur une occasion de faire moins con, surtout lorsque c’est Damien qui propose.

 

Oh non l'homme descend pas du singe
Il descend plutôt du mouton
Oh non l'homme descend pas du singe
Il descend plutôt du mouton

Oui, vous avez bien lu (ne dites pas le contraire, ça serait vraiment faire preuve de mauvaise volonté vu que c’est écrit deux fois). Damien glisse négligemment au détour de sa chanson une révélation qui va révolutionner toute l’histoire de l’humanité, pas moins. Fruit de longues années de recherches en laboratoire, notre chanteur est en mesure de nous révéler les véritables origines de l’homme. Et soudain, la vérité nous apparaît, aveuglante dans toute son éclatante évidence : Les preuves d’un coup se bousculent, innombrables : Ne dit-on pas : frisé comme un mouton ? Et n’a-t-on pas, tout comme nos ancêtres bovidés, des ongles ? Ne nous exclamons-nous pas face à une évidence par trop avérée : « Bééééé oui ! » ?

 

Il parait qu'il faut virer les profs

Oui, pourquoi ça serait toujours aux élèves de se faire virer ?


Et puis les travailleurs sociaux
Les fonctionnaires qui servent à rien
Les infirmières à 1000 euros
Faut qu'ça rapporte aux actionnaires
La santé et les hôpitaux

Damien président !


Va t'faire soigner en Angleterre
Va voir la gueule de leur métro

Et pour ma part j’ajouterai : va te faire soigner dans le métro en Angleterre, et là, tu vas comprendre.


Faut qu'on se fasse une raison
On a loupé nos transactions

Là, j’avoue encore que, malgré trois nuits de chatroulette intensif (et une rencontre avec un Darth Vador exhibitionniste affublé d’un sabre laser incrusté à même le corps),  je n’ai pas bien compris le sens de ces vers.


On s'est laissé prendre le cul
Par nos besoins nos religions

Là, éventuellement, on pourrait probablement trouver un début de sens, s’il n’y avait la présence de ce « cul », sans doute là pour assurer la rime avec « religion ».


Il faut foutre les portables aux chiottes
Et des coups d'pioche dans la télé

Oui, mais pas tous en même temps, sinon ça va tout boucher, et alors là on sera drôlement embêté, vu qu’on pourra même plus appeler le plombier. Pour la télé, vu que tout le monde ne dispose pas d’une pioche à portée de main, pourquoi ne pas la casser en lui donnant de violent coup de portable ? On ferait ainsi d’une pierre deux coups, et on éviterait les problèmes de canalisation.


Faut mettre les menottes
A chaque présentateur du JT

C’est une belle idée, mais qui reste hélas symbolique, vu qu’aujourd’hui, les présentateurs du JT ne tournent plus les pages avec leurs mains, ils ont un prompteur. Cela dit, vu qu’une ligne plus haut on  a tous cassé nos télés, les présentateurs peuvent bien présenter leur journal avec un cabillaud coincé entre les fesses, on s’en fiche pas mal.

 

J'accuse !
Au mégaphone dans l'assemblée
J'accuse ! J'accuse ! J'accuse !
Au mégaphone dans l'assemblée

Donc Damien accuse, mais pas n’importe où : dans un endroit hautement stratégique, là où il faut si bon vivre, le mercredi après-midi, après un bon gueuleton bien arrosé, lorsque l’esprit de nos députés s’avachit mollement entre les vapeurs d’alcool et les remugles d’entrecôte sauce marchand de vin.

Dommage, si je n’avais pas tout récemment cassé ma télé à coup de portable, j’aurai guetté son apparition sur la Chaine parlementaire.

 

 

 "J'accuse", c'est "l'homme pressé" de Noir désir en moins bien avec

des paroles pourries chantées par une chèvre qui aurait le nez bouché"

Un fan

 

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 15:04

Que m’apprend-t-on ?

 Damien Saez vient de sortir un nouvel album ? Enfin ! Le messie est revenu, et avec lui son lot de bonnes paroles caustiques et poétiques.

Avec une fébrilité difficilement contrôlable, je bondis sur mon clavier et pars à la recherche du tout dernier message adressé aux foules incultes par le plus grand visionnaire de tous les temps après Didier Barbelivien. A peine la requête lancée, l’écran de mon PC se couvre de réponses du genre « Damien Saez : découvrez son nouveau clip » (Waow !) ou « Damien Saez : premier extrait de son nouvel album, j’accuse »  J’accuse ? Ca n’a pas déjà été pris par Zola, ça ? Oui, mais là, attention, c’est quand même d’une autre trempe. Réalise un peu, me dis-je, c’est DAMIEN SAEZ  qui accuse, et pas  un vulgaire petit scribouillard du XIXe siècle en mal de reconnaissance. Tu sens la différence ? (me dis-je toujours).

Oui, je la sens bien.

Donc, Damien accuse, et je peux vous dire que ça fait très, très mal. Mais bon, puisque ses paroles, de par leur complexité symbolique et leur incomparable richesse lexicale, sont loin d'ête à la portée du commun des mortels, et puisque, par ailleurs, vous êtes cons (ce n’est pas moi qui le dis, c’est Damien, dans sa chanson, alors commencez pas !)  tout cela mérite une petite explication de texte afin de profiter dans les meilleures conditions de toute la puissance subversive de son message.

Cette analyse, ami, m’a demandé des semaines de travail, de longues après-midi à la bibliothèque de Beaubourg (plus précisément  juste en face, au Starbucks coffee), a entraîné des nuits entières d’insomnies (que j’ai passées sur chatroulette pour tuer le temps).  J'attends donc en retour un minimum de respect.

Merci.

 

J’accuse

Faut du gasoil dans la bagnole

Ah ! Dès le premier vers je retrouve mon Damien, avec son bon sens issus du terroir solidement chevillé au corps. C’est tout bête, mais à force de le vivre quotidiennement, on finirait presque par l’oublier : pour qu’une voiture fasse ce pour quoi elle a été conçue (c'est-à-dire rouler), il faut mettre du carburant dans son réservoir.


La carte bleue dans la chatte

J’avoue que ce vers m’a valu ma première nuit d’insomnie (et une rencontre avec un ours priapique sur chatroulette). Une carte bleue, on voit bien ce que c’est, mais en ce qui concerne  la chatte, deux explications s’offrent à notre sagacité. Une chatte, cela peut-être la femelle de cet animal domestique bien connu, de l'ordre des carnassiers digitigrades, qui squatte les fauteuils les mieux rembourrés dans les appartements de petites mamies acariâtres. Or il découle d’une observation attentive de l’un de ces spécimens qu’aucune ouverture n’a été prévue sur l’ensemble de sa physionomie pour recevoir une carte bleue (sauf à considérer qu’une carte bleue pourrait prendre la forme d’un suppositoire). Nous voilà donc contraint de porter notre attention sur le deuxième sens du mot : chatte, sexe de la femme. Et là, force est de constater que si la configuration des lieux se porte plus à l’introduction d’une carte bleue, l’action n’en sera pas moins entachée de caducité, dans la mesure où rien n’a été prévu pour taper son code secret. Je me vois donc dans l’obligation d’avouer que la signification de ce vers, malgré mes efforts, reste obscure.


Faut de la dinde pour noël

C’est vrai, la dinde à Noël, c’est sympa, mais un peu bourratif toutefois. Du reste, ce n’est pas une nécessité absolue, et il n’est pas interdit d’innover un peu  afin de sortir des sentiers battus de cette sacro-sainte fête familiale aux conventions ultracodées : pourquoi ne pas tenter les ris de veaux fourrés au foie gras ?

 

Faut bronzer pendant les vacances

C’est préférable, sinon à quoi bon partir en vacances ? Encore qu’aujourd’hui, avec toutes ces séances d’UV proposées à prix cassé, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver, entre l’honnête vacancier et le vil tricheur. Et les choses se complexifient encore un peu si l’on songe à ces gens partant  3 semaines à Ploumenec et qui reviennent blanc comme des éviers. Nous vivons une époque où la confusion est reine, Damien l’a bien compris. 


Faut du forfait faut du forfait
Pour oublier la solitude

Il est vrai qu’une fois arrivé sur les pistes de ski, après 45 mn de navette et qu’on réalise qu’on a oublié le forfait au châlet, on se sent bien seul.


Faut des gonzesses à la télé

Il est effectivement tout à fait impératif que l’espèce féminine, qui compte un nombre non négligeable de spécimen reparti sur l’ensemble de la planète, soit équitablement représentée sur les chaînes de télé, y compris la TNT. Et si possible en maillot de bain.


Ouais faut des pilules pour bander

Cela peut, dans certains cas, s’avérer utile. A noter cependant qu’en se concentrant très fort, on peut parfois arriver à des résultats encourageants sans aucune aide médicamenteuse.


Faut du gazon dans les tabacs

Deuxième nuit d’insomnie…  Impossible d’identifier l’origine de cette revendication. J’ai eu beau organiser une dizaine de radio-trottoirs, personne n’a jamais émis le souhait de voir pousser du gazon dans les bureaux de tabac. Remarquez que cela pourrait être joli, mais nécessiterait beaucoup d’entretien pour un résultat somme toute insignifiant.


Il faudrait arrêter d'fumer

Je sais, Damien, je sais. Eh bien, tiens, je te fais une promesse : j’arrêterai de fumer lorsqu’il y aura du gazon dans les bureaux de tabac.


La salle de sport sur des machines

Je pense qu’il s’agit là d’une licence poétique, car en général, les machines, genre tapis roulant et vélo qui n’avance pas, sont DANS les salles de sports, et non pas SUR.


Faut s'essouffler faut s'entraîner

Je suis bien d’accord, ça ne peut pas faire de mal.


Faut marcher dans les clous

Là, par contre, je dis non, et tous ceux qui, une fois dans leur vie, auront  par coupable inadvertance marché dans des clous, seront d’accord avec moi.


Faut pas boire au volant

Ce vers a été écrit par Monsieur Raoul Deligneux, vainqueur d’un grand concours de slogan organisé par le Prévention Routière en 2009. Le règlement stipulait que « le gagnant verrait son slogan figurer en bonne place dans une chanson de Damien Saez ». Pour la petite histoire, ils avaient pensé au départ à Miossec, mais en se rendant à la signature du contrat,  il a été contrôlé à 3,5 g par la gendarmerie. Quoi qu’il en soit : Bravo, Raoul Deligneux !


Faut dépenser les ptits sous

En achetant le Cd de Damien pas exemple. Non, je plaisante.

 

Faut du réseau pour les enfants

Vous savez comment sont les enfants d’aujourd’hui : sans une bonne connexion internet, ils sont perdus.


Faut ressembler à des guignols

Je me souviens, ma grand-mère me disait ça quand j’avais 16 ans, et que mes goûts vestimentaires étalaient à la face congestionnée du monde petit-bourgeois toute la violence et la révolte qui grondaient au sein de mes jeunes entrailles : « Ben dis, tu ressembles à un vrai guignol, là-dedans, c’est-y pas malheureux tout de même ! ». Ma grand-mère aurait été d’accord avec Damien.


Faut que tu passes à la télé
Pour rentrer dans les farandoles
De ceux qui ont le blé

Ce n’est pas toujours nécessaire. Je me souviens d’une fois, c’était à une fête de la moisson dans la Haute Nièvre, et sur la place du village une grande farandole caracolait entre les différents stands d’art africains et de dégustation de tartiflette tout en chantant « C’est nous qu’avions le blé, c’est nous qu’avions le bon blé, ho là ! ». Eh bien je n’ai eu aucune difficulté à me faire accepter dans la ronde, alors que, notez bien, je n’étais jamais passé à la télé. Bon, c’est peut-être un exemple trop personnel pour être vraiment valable.

 

A suivre...

 

damien16

Damien accuse les fabriquants de sangles de guitare

 

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 22:59

On trouve sur le site de la revue SOLARIS un texte très intéressant signé par Yves Ménard, directeur littéraire de cette revue entre 1994 et 2001. Naturellement, il s'adresse aux personnes qui veulent avant tout écrire du fantastique et de la science fiction, d'où certains chapitres très connotés, comme par exemple "le syndrome de Startrek". Toutefois, les deux tiers restent tout à fait passionnants pour quiconque veut écrire, tout court.

Car s'il y a bien une chose que les auteurs de SF ne peuvent pas se permettre, c'est l'approximation : il faut que ça fonctionne, à tous les niveaux : histoires, dialogues, personnages... Sinon le lecteur (particulièrement exigeant dans ces domaines) le fait savoir haut et fort. Pour un peu, les écrivains "classiques" passeraient pour d'inoffensifs bricoleurs !

 

 

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C'est autre chose que Christine Angot !

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 12:06

Extrait du Traité d'aquoibonisme par l'exemple

 

http://rlv.zcache.com/mooo_cow_coffee_cup_mug-p1680982339548645072l9gv_400.jpgCette semaine, une nouvelle collègue est arrivée. Elle s’appelle Nathalie, dispose d’un physique passe-partout qui s’adapte harmonieusement à notre environnement de travail. J’ignore tout des fonctions qu’elle va occuper. Mais je sais qu’elle vient de la Creuse et qu’elle nourrit une passion pour les vaches. Je le sais car elle l’a annoncé au café, dès son premier jour parmi nous. Pour preuve, elle a exhibé aussitôt son portable : il est blanc, avec de grosses taches noires. Il ressemble donc, pour ainsi dire, à une vache. Une vache rectangulaire et qui peut prendre des photos. Les collègues étaient soufflées. Je me suis dit : « Voilà quelqu’un qui sait s’imposer dans un groupe grâce à un positionnement fort reposant sur un concept original. » J’étais un peu dépité, aussi. Après une année de présence, je suis toujours incapable de retenir l’attention plus de quelques secondes et elle, avec ses vaches, décroche la timbale du premier coup. Il y avait quelque chose d’injuste dans ce constat, et cela m’a un peu déprimé. Ensuite, elle a parlé de la Creuse. Tout le monde s’en fout de la Creuse, sauf les gens qui en sont originaires. C’est justement le cas de Nicole. Pour arranger les choses, elles venaient toutes les deux, à peu de chose près, du même coin. Forcément, elle avait des choses à se dire. Les autres sont parties discrètement, prétextant un travail urgent, mais moi je suis resté, par curiosité. Mon hypothèse s’est rapidement vérifiée : le sujet était dépourvu d’intérêt pour peu que vous ne connaissiez pas Martin Brocquard, le boucher du village dont le commerce avait brûlé en 2003, ou la zone commerciale du Bois Tivert au sein de laquelle on pouvait trouver un magasin qui vendait des pots de peinture Avi 3000 à 60% du prix habituellement constaté. De toute évidence, la nouvelle s’était fait une alliée en la personne de Nicole. Mais dans le même temps, elle s’était pour ainsi dire auto exclue du groupe qui ne pouvait admettre – sa survie en dépendait - les sujets de conversations n écessitant des connaissances un peu trop pointues. En somme, elle s’était montrée fine stratège avec ses vaches, mais elle avait totalement merdé avec la Creuse. Elle devenait ainsi un sujet d’observation intéressant : comment allait-elle redresser la barre ? Allait-elle tout miser sur l’option « vache » quitte à passer pour une douce écervelée (ce qui n’est jamais de bon augure dans le monde du travail). Ou allait-elle s’enfoncer bêtement dans la narration d’anecdotes creusoises, au risque de se mettre tout le service à dos (y compris Nicole, qui aura vite compris où se trouvaient ses véritables intérêts) ?


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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 21:41

On connaissait la chik’lit, littéralement littérature pour les poulettes, on connaissait moins la littérature écrite par une dinde. Pour ma part je viens de découvrir cette exception culturelle en visionnant la vidéo ci-dessous.

Oksana est, comme chacun le sait, une « star du X ». Mais on a beau être une experte du tourniquet japonais, on n’en possède pas moins une véritable sensibilité littéraire, puisque Oksanna vient de sortir son deuxième roman. Afin de nous en vanter les mérites, elle est interviewé par « l’Observateur de l’Avesnois » (qui n’a jamais mieux mérité son nom). En toute franchise et liberté, elle nous parle de son roman, en commençant par un petit résumé au sein duquel j’ai relevé quelques phrases laissant subodorer que si elle écrit aussi bien qu’elle ne parle, cet opus est assurément un audacieux et ébouriffant chef d’œuvre.

 […] pour sauver l’esclavage des gens qui ne peuvent plus avoir accès à l’eau […]

[…]Il y a tous les problèmes qu’ils veulent défendre […]

« Si cet ultimatum n’est pas respecté au bout de 10 jours, paradoxalement à ça ils feront sauter la planète. »

 J’avoue que je n’ai pas compris tous les tenants et aboutissants de cette tumultueuse épopée, sauf que bientôt « on sera 9 milliards d’habitants sur terre » (oui, car il s'agit d'un "thriller écologique").

On apprendra ensuite quelle est la force irrépressible qui l’amène à noircir des pages et des pages, le soir au fond de sa chambrette, au lieu de s’adonner à de savantes galipettes sous l’œil de techniciens impassibles :

« C’est mon côté provoc’ qui me conduit vers la littérature ».

Cela dit, elle nous avoue qu’elle n’en n’a pas pour autant délaissé son ancien métier (qu’elle a choisi, lui aussi, guidée par son « côté provoc’ »).

Bon, on ne peut pas lui donner tort d’assurer ses arrières en continuant d’exercer un vrai travail dans une branche sérieuse et fiable.

La littérature est un domaine si aléatoire.


"J'adore montrer mes idées !"

PS : Le journaliste de "l'Observateur précise que le roman a été coécrit par Gilles Prou. Je suis un peu déçu car il a probablement tiré le style d'Oksana vers le bas.

 

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 14:25

Le manque de temps est l’un des principaux arguments que les prétendants à la littérature avancent lorsqu’il s’agit d’expliquer pourquoi ils sont bloqués depuis 5 ans sur le milieu du second chapitre de leur grand œuvre, précisément au moment où Tatie Olga découvre Brutus, l’épagneul breton du voisin, la queue coincée dans le grillage du poulailler. Et lorsque je parle des arguments qu’ils avancent, c’est bien sûr une façon de s’exprimer puisqu’en général, personne ne songe à leur demander où en sont leurs travaux d’écriture, dans la mesure où tout le monde s’en fiche (sauf peut-être Brutus, qui commence à trouver le temps long, sans parler de cette douleur à la queue de plus en plus insupportable).

La solution à ce problème vient – enfin – d’être apportée à la très récente foire du livre de Bruxelles par Nicolas Ancion, jeune romancier liégeois de 39 ans. En 24h chrono, et sous la surveillance aiguisée du public (sans doute un peu moins vers 3 heures du matin), il a réussi à écrire un polar intitulé «Une très petite surface», dès à présent disponible en téléchargement sur le Net.

Jeunes postulants à la gloire littéraire les pieds empêtrés dans le tapis du deuxième chapitre, vous savez ce qu’il vous reste à faire : vous enfermer à double tour dans votre chambrette avec pour seul compagnon un ordinateur en état de marche et 30 litres de café. Vingt-quatre heures plus tard, vous tiendrez entre vos mains ébahies (oui, les mains peuvent s’ébahir, c’est même assez courant) le fruit de vos efforts, que vous n’aurez plus qu’à adresser aux plus grands éditeurs (qui l’attendent déjà en se rongeant les ongles d’impatience).
Et puis surtout : Brutus vous en sera éternellement reconnaissant (sauf s’il meurt à la fin).

 

PS1 : J’ai lu quelques pages du roman en question (pas celui avec Brutus, l’autre) et je dois avouer que c’est assez bluffant, compte tenu du temps imparti. Bien sûr, certains tatillons ne manqueront pas d’observer que l’ouvrage ne compte que 84 pages, que c’est écrit bien gros et qu’il serait plus juste en l’espèce de parler de longue nouvelle. Les tatillons ne sont jamais contents.

PS2 : Les tatillons (toujours eux) avanceront que cet « exploit » n’est pas nouveau, puisqu’il a déjà été accompli en 1927 par Georges Simenon, écrivain prolixe s’il en est.

Les tatillons auront tort. Si l’affaire (Simenon devra écrire un roman sous les yeux du public, enfermé dans une cage de verre) est bien conclue entre Eugène Merle, directeur de plusieurs journaux parisiens et l’écrivain, elle ne réalisera pourtant pas, pour des raisons qu’on ignore (pourtant il y avait une somme rondelette à la clé). L’épisode dit « de la cage de verre » marquera pourtant les esprits et sera directement versé au compte de la légende simenonienne, à tel point que plusieurs journaux ont cru bon relater l’événement alors qu’il n’a jamais eu lieu. 


http://www.cyberpresse.ca/images/bizphotos/435x290/200911/27/127418-enfermes-ancienne-cage-singes-homme.jpg 

Amélie Nothomb travaillant sur son prochain roman 
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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 13:52

Il se trouve actuellement sur le net une « affaire » qui doit en tout et pour tout passionner une cinquantaine de personnes (et être suivie de plus ou moins près par une centaine d'autres), mais qui possède le mérite de mettre en lumière des stratégies propres au monde des blogs, pleine d’enseignements pour ceux qui voudront bien les observer en prenant un tant soit peu de hauteur (ce qui ne devrait pas s’avérer une tâche trop compliquée).

 Tout commence sur le blog de « Wrath », lancé il y a quelques années de cela par une jeune personne désirant se faire éditer. Au début, rien ne distingue ces pages de milliers d’autres pages rédigées par des auteurs en quête de reconnaissance : récit d’envoi de manuscrit, d’attente fébrile, de relance par mail, le tout entrelardé d’avis sur des films, des livres, etc. Les choses évoluent lorsque les lettres de refus s’empilent et qu’il s’avère que les manuscrits de « Wrath » ne trouveront définitivement pas d’éditeur.

Un refus peut être à juste titre ressenti comme une véritable agression par l’auteur, a fortiori lorsqu’ils se répètent. Pour se protéger de telles agressions, l’écrivain en devenir dispose de plusieurs solutions : abandonner (et admettre, malgré la blessure égotique que cela suppose, que l’écriture n’est décidément pas pour lui), persévérer, en se remettant au travail. Ou alors mettre en cause le système à l’origine du refus (et de la blessure). Cette solution, si elle s’avère par définition stérile, possède néanmoins l’énorme avantage de préserver l’égo de l’auteur : son talent n’est pas en cause, ce sont ceux chargés de l’évaluer qui sont dévoyés.

C’est cette voix que « Wrath » a choisie. Dès lors, la grande majorité de ses billets sera consacrée aux turpitudes du monde de l’édition. Personne ne trouve grâce à ses yeux : les écrivains édités, des lèches bottes sans talent qui ont fait jouer leur carnet d’adresses, les grosses maisons d’édition, occupées exclusivement à publier des livres mal écrits et sans intérêt pour gagner de l'argent (sic), les petites, peuplées de minables incapables. A défaut d’être subtil, le message est simple, efficace et peut se résumer à deux mots : dans le monde de l’édition, tous pourris. Le mot d’ordre finit par attirer de plus en plus d’écrivains en devenir qui ne sont pas loin, à quelque nuance près, de penser la même chose. Les billets sont courts, le contenu directement puisé dans les pages « livres » des différents quotidiens et magazines nationaux, mais toujours présentés de telle sorte qu’ils viennent alimenter et justifier la thèse de l’auteur (« Tous pourris », donc). Les commentaires s’étoffent, les débats naissent, parfois intéressants, souvent stériles. Qu’importe : « Wrath » jouit à présent d’une certaine notoriété – pas toujours flatteuse il faut le reconnaître – dans le petit monde de la blogosphère littéraire.

J’ignore les qualités d’écrivain de cette jeune personne, mais une chose est sûre : elle est loin d’être bête. D’où la tentation, à mon avis, de systématiser et de radicaliser jusqu’à l’outrance un discours « anti-éditeur » qui n’était, à l’origine, que la manifestation d’un ressentiment naturel. Au risque de tomber dans un discours trop radical, d’où est exclu toute tentative de réflexion.

Mais le véritable enjeu se trouve ailleurs. Car ce faisant, « Wrath » occupe une « niche » encore inexploitée dans la blogosphère littéraire : la dénonciation « sans aucune concession » du monde supposément corrompu de l’édition. Beaucoup on remarqué qu’en agissant de la sorte, notre bloggeuse adoptait une attitude suicidaire qui réduisait à néant toute chance de se voir un jour éditée.

A tout bien réfléchir, ce n’est pas si sûr. Car certains éditeurs, afin de s’assurer un minimum de vente, aiment à s’appuyer sur une notoriété, quelle que soit son origine.

Et cette notoriété « bankable », « Wrath » est en passe de l’obtenir avec l’affaire « Dantec ». Résumé : il y a quelque temps notre bloggeuse accuse dans un de ces billets le romancier de faire appel à des « nègres » pour rédiger ses romans. Les sources de cette accusation sont, encore à ce jour, obscures et leur véracité difficilement vérifiable. Le billet en question provoque un certain nombre de réactions plus ou moins offusquées, puis tout finit pas se tasser. Jusqu’à ce que l’affaire rebondisse de façon inespérée lorsque l’accusé lui-même, Maurice Dantec, prend sa plume et répond à « Wrath sur le blog des éditions Léo Scheer (lui-même depuis longue date en délicatesse avec la bloggeuse, suite au refus de son manuscrit). Passons sur le contenu de cette « réponse » complètement déplacée et puérile (Si Dantec se sent diffamé, qu’il prenne les services d’un avocat, ce sera sans doute plus efficace que ce déversement de bile) pour nous intéresser aux retombées médiatiques de « l’affaire ».

Les réactions et commentaires qu’elle a suscités offrent à « Wrath » un surplus de visibilité fort bienvenu, qui pourrait laisser à penser que tout était prémédité depuis le début (tout comme les attaques envers Gilles Cohen-Solal, éditeur chez Héloïse d’Ormesson, qui lui aussi a refusé le manuscrit de Wrath). Nous serions donc en présence d’une stratégie intelligemment menée et il faut l’avouer assez gonflée (car les risques juridiques sont bien réels).

Reste à présent à observer comment tout cela évoluera. Un éditeur alléché par l’odeur du buzz va-t-il se rapprocher de notre bloggeuse ? (On imagine d’ici le bandeau : «  Le premier roman de celle que les éditeurs détestent »). Peu importe d’ailleurs la qualité du roman proposé, puisque seul le buzz servira de moteur aux ventes.

Mais étant donné l’intégrité affichée de Wrath, il semble peu probable qu’elle puisse un jour tomber dans une de ces petites manipulations éditoriales qu’elle-même ne cesse de dénoncer à longueur de post…

Une question se pose alors : à quoi aura servi toute cette stratégie ?

Tout cela donne mal à la tête, je retourne me coucher !

Le blog de WRATH

Le blog de Léo Scheer
J'avoue que ne comprends pas vraiment le positionnement de cette éditeur, sauf à l'expliquer par la recherche du "Buzz" à tout prix. 

(Surtout, pensez à prendre une aspirine avant de cliquer sur les liens)

07/03/2010 : Suite à une menace de procès en diffamation de la part de "Wrath", les éditons Léo Scheer ont supprimé de leur blog la lettre de Dantec. Fin de l'histoire ?



Martine Reine du Buzz

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 15:34

Les mauvaises langues soutiennent que Nicolas Sarkozy n’est pas un président très « littéraire ». Pour preuve, le récent palmarès dressé par Didier Jacob dans le Nouvel Observateur, où il arrive bon dernier, juste après Mouamar Khadafi, (à l’origine de cette révélation dont on n’a pas fini d’entendre parler : « « Shakespeare était un Arabe qui s'appelait en réalité Cheikh Spir »).

Et si, avec sa syntaxe audacieuse et son vocabulaire de 500 mots, notre président n’était rien moins qu’un précurseur, affichant sans complexe sa modernité face au style ampoulé et poussiéreux de ses prédécesseurs ? Certains grincheux (gauchistes dans l’âme) avanceront qu’il méprise « La princesse de Clèves ». La belle affaire ! Soyons honnête : il est bien difficile de ne pas lui donner raison. Car pour un chef d’oeuvre, la « Princesse » manque singulièrement de rythme et d’action ! 

En vérité, Nicolas Sarkozy aime la littérature, mais il n’a tout simplement pas le temps, avec les hautes fonctions qui l’accaparent, de perdre du temps à lire des considérations alambiquées sur la psychologie amoureuse ou autres. C’est pour cela qu’il a demandé à sa fidèle plume Henri Guaino de réecrire pour lui les grands classiques de la littérature, afin de les rendre enfin intelligibles et intéressants pour l’homme moderne. Henri Guaino, en fidèle serviteur, s’est immédiatement mis à la tâche, en s’attaquant à l’un des fleurons de notre littérature, « A la recherche du temps perdu » de Marcel Proust. A en juger par l’extrait que nous avons pu nous procurer, le résultat est tout à fait épatant : le grand écrivain, enfin débarrassé de toutes les scories qui encombrent sa prose, devient l’égal d’un Gérard de Villiers, la profondeur en plus. Petit plus non négligeable pour un chef d'Etat soucieux de protection environnementale : "La recherche" dans son intégralité, une fois passée entre les mains expertes du collaborateur élyséen, ne compte plus que 90 pages. C'est autant d'arbres que l'on n'abattra pas!

A terme, l’objectif est de lancer une grande collection « Nicolas Sarkozy présente les chefs-d'œuvre de la littérature » qui devrait peu à peu remplacer dans les bibliothèques de France les ouvrages concernés.

Voici donc l'extrait : 

"Je me suis longtemps couché de bonne heure. Pourquoi ? Eh bien, je vais vous le dire, sans aucun tabou, de vous à moi. Des fois, j’avais même pas le temps de me dire « je m’endors » que j’étais déjà endormi. Et puis je me réveillai, allez, une demi-heure après, et je croyais avoir encore mon livre entre les mains. Le plus drôle, c’est que je pensais vraiment que j’étais, moi, en toute sincérité, le sujet duquel parlait le bouquin.

Cette conviction profonde, cette conviction légitime et juste, je l’avais pendant, allez, cinq secondes, mais laissez-moi vous dire que ça suffisait pour que je ne réalise pas tout de suite que la bougie était éteinte. Bon, après je retrouvai mes esprits, bien sûr, et puis je me disais : « Mais quelle heure il peut être ? » et alors il y avait un train qui passait dehors. Et je vais même aller plus loin : un train qui passait en sifflant Après, je vais vous dire ce que je faisais : je me collais la tête sur l’oreiller et je jetais un œil à ma Rollex : pas loin de minuit ! Ben enfin quand même ! Minuit, ça fait tard. Alors bon, je me rendormais."


Pour lire l'extrait original cliquez ICI


proust_sarkozy.jpg

"J'espère que ça finit bien"

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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 15:29

Une nouvelle maison d’édition vient de naître nous apprend "L'Express"!
« Chouette alors ! » se disent les auteurs en manque de reconnaissance, le doigt sur le bouton « START » de la photocopieuse chargée de dupliquer leur dernier chef-d’œuvre.

Avant de nous emballer plus avant, étudions un peu de quoi il retourne.
D’abord, le nom de ce nouvel éditeur : l’éditeur. Oui, c’est son nom, un peu comme si William Saurin décidait d’un coup de se rebaptiser « le fabriquant de conserve » ou Google « le machin qui sert à chercher des trucs sur internet ». Bon, à défaut d’être très malin ou très recherché, cela reste très classe, mais un tantinet prétentieux tout de même, l’article défini pouvant laisser fallacieusement vaguement supposer qu’il est le seul sur le marché (nous ne sommes pas dupe !).

Mais après tout, « qu’importe le flacon »… Justement, qu’y trouve-t-on, à l’intérieur de cette prétentieuse fiole ? Citons « L’Express » : « Olivier Bardolle, un self-made-man venu de l'univers du cinéma, où il a fait fortune (notamment dans la vente d'espaces publicitaires destinés aux bandes-annonces). » Ne préjugeons pas des qualités de dénicheur littéraire d’un homme doté d’un tel cursus, mais permettons-nous toutefois d’émettre quelques doutes et pour le moins, de demander à voir. Il est heureusement épaulé dans sa tâche par Emile Brami, « romancier (chez Fayard), grand célinien, esprit curieux » bombardé pour l’occasion directeur éditorial, secondé à son tour par une équipe de petites mains chercheuses de talent.

Pour le moment, la fine équipe n’a encore rien publié (ce sera pour plus tard, avant l’été), ce qui ne l’a pas empêché de fêter en grande pompe le lancement de leur navire amiral… un peu comme si l’on baptisait un bateau auquel il manquerait encore la coque.

« Autour de petits fours et d'un champagne servi généreusement, on pouvait donc déambuler dans de vastes et luxueux bureaux décorés de tentures rouges, de grands bouquets et de tableaux champêtres… »

Et pour que la fête soit complète, il ne manquait même pas le people littéraire de service, rôle dévolu pour l’occasion à Eric Naulleau, qui se serait exclamé en avisant le faste des lieux : « C'est une maison d'édition ou un lupanar ? »

En résumé, chers auteurs en mal de reconnaissance : attendez donc un petit peu avant de faire chauffer la photocopieuse.

eric-naulleau-et-emile-brami_134.jpg

"Elle est où, Madame Claude ?"

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